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Marguerite HURÉ (1896 – 1967)

Née à Paris d’une famille de musiciens d’origine picarde, elle se forme à la technique du vitrail chez le peintre verrier parisien Emile ADER, puis fonde son propre atelier dès 1921.

Elle étudie également la sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris et la peinture aux Ateliers d’Art Sacré fondés en 1919 par Maurice Denis et Georges Desvallières. Maurice Denis lui confie sa première commande importante : la transcription en vitrail de ses propres cartons réalisés, à la demande d’Auguste Perret, pour les verrières de l’église Notre-Dame du Raincy.

Dans cet édifice, véritable manifeste de la modernité dans le domaine de l’architecture religieuse, le mur est remplacé par de grands claustras en forme de croix où le vitrail règne en maître. Le programme iconographique prévoit, au centre de ces croix, neuf scènes de la Vie de la Vierge et une verrière commémorative de la victoire de la Marne.

Des vitraux restaurés début 1990

Les vitraux figurés sont en partie haute des verrières. Ils s’inscrivent dans un carré constituant le centre d’une vaste croix matérialisée par les motifs des claustras ; leur mise en plomb, selon un quadrillage régulier de 10 cm de côté – excluant seulement les éléments forts du dessin, tels que les visages ou les mains.

Le choix de ce parti, inspiré des vitraux de l’église Saint-Eustache de Paris, revient à Marguerite Huré, à qui Maurice Denis, en lui remettant ses cartons, n’avait donné aucune indication précise quant à la coupe des verres.

Au fur et à mesure des travaux de restauration, les vitraux ont été déposés, après numérotation et repérage photographique. Ils ont été restaurés en atelier chez le maître-verrier. Leur état de conservation était excellent. Peu de changements de verres ou de restitutions furent nécessaires.

Par contre, le réseau de plomb avait vieilli et devait être renouvelé. Seule la repose des vitraux souleva quelques difficultés d’étanchéité et d’ajustement des panneaux anciens dans la structure neuve en béton. Ce problème fut résolu en jouant sur l’épaisseur des plombs de bordure.

Elles sont entourées de motifs décoratifs enchâssés dans les ajours. L’ensemble des claustras s’inscrit dans un plan de coloration qui s’intensifie au fur et à mesure que l’on s’avance vers le chœur pour aboutir à la grande croix rouge sur fond bleu qui domine l’abside.

Faute de crédits, et pour terminer les vitraux le jour de l’inauguration, prévue pour le 17 juin 1923, une première version provisoire est réalisée en vernis à froid par deux des élèves des Ateliers d’Art Sacré. Ce procédé permet de peindre rapidement, sur du simple verre cathédrale, sans cuisson de la peinture, avec une découpe de verre et une mise en plomb rudimentaire.

Mais dès novembre 1923, la reprise de ces vitraux en technique traditionnelle est confiée à Marguerite Huré, qui réalise la version définitive entre 1924 et 1927. L’église Notre-Dame du Raincy sera le point de départ d’une série de réalisations pour Marguerite Huré : – Elisabetheville (1928, architecte Tournon) – La Colombière (Chalons-sur-Saône, 1929, architecte Perret) – le petit séminaire de Voreppe, (Grenoble, 1933, architecte Pouradier-Dutail) – Notre-Dame des Missions d’Epinay-sur-Seine. (1930). Elle y met au point une brique translucide. – Crypte du Plateau d’Assy (1939).

Scènes de la vie de la Vierge Marie

Au centre de chaque verrière se trouve ainsi un vitrail illustrant la vie de Marie :
« L’Annonciation »
« La Visitation »
« La Nativité de Jésus »
« Les Noces de Cana »
« Marie rencontre Jésus portant sa croix »
« Marie au pied de la croix »
« La Communion de Marie »
« Marie le jour de la Pentecôte »
« L’Assomption »
« Souvenir de la victoire de l’Ourcq en 1914 » : cette dernière scène représente Marie guidant les troupes vers la victoire de la bataille de l’Ourcq. Les fameux taxis de la Marne, réquisitionnés par Foch pour envoyer des renforts de troupes en 1914 sur la Marne, sont passés par le Raincy, où se trouvait le quartier général des généraux Maunoury et Galliéni.