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La restauration précédente de 1990/1991
(clocher et vitraux)

La restauration commence en 1988-1989, par la réfection de la toiture, puis dès 1991, se poursuit par l’intervention sur le clocher. Les façades de l’église sont enfin restaurées de 1992 à 1996.

La première tranche de travaux a montré que la stabilité des voûtes n’était pas en cause, les fissures étant essentiellement imputables aux importantes variations de température subies entre les voûtes intérieures et la coque extérieure (avec une amplitude maximale de 15° C à l’intérieur et de 50°C à l’extérieur). Il a suffit de refaire l’étanchéité et d’installer, en réponse aux sollicitations thermiques, une isolation sur l’extrados de la coque. Les fissures ont été réparées ponctuellement par des injections de résine époxy.

La restauration du clocher fut bien plus complexe. En effet, la reconstitution du béton posait d’importantes difficultés d’exécution, du fait des différences de dégradations selon l’exposition de chaque élément, et du fait de la section circulaire des poteaux eux-mêmes.

Chaque reprise devait donc être traitée au cas par cas. Après de nombreux essais, ces difficultés furent résolues grâce à des techniques de décoffrage précoce, de sablage, de lavage et de dosage subtil des agrégats et du ciment.

A cette époque, la nouveauté de la démarche de restauration résidait également dans le changement d’éléments en dehors des plans de joints, par un important découpage géométrique des reprises, plus conforme à l’esprit du bâtiment de Perret.

Quant à la restauration des façades, les problèmes furent également complexes.
Chaque travée est constituée de claustras en béton ordonnancés autour d’une scène historiée, avec une structure porteuse faite de deux poteaux intermédiaires. L’état sanitaire des claustras différait considérablement d’une façade à l’autre, selon l’orientation. La façade sud, par exemple, présentait des claustras très détériorés qui se désintégraient lors de la dépose des vitraux.
On procéda à leur remplacement en totalité. Les claustras neufs étaient fabriqués sur le chantier, à l’aide de moules métalliques dans lesquels était coulé un béton de résine, sur une armature en acier inoxydable..

Le détail de remise en place fut poussé jusqu’à faire desserrer les coffrages des potelets, afin de restituer les petites bavures de béton si caractéristiques de l’exécution rapide d’Auguste Perret.

Des vitraux restaurés début 1990

Les vitraux figurés sont en partie haute des verrières. Ils s’inscrivent dans un carré constituant le centre d’une vaste croix matérialisée par les motifs des claustras ; leur mise en plomb, selon un quadrillage régulier de 10 cm de côté – excluant seulement les éléments forts du dessin, tels que les visages ou les mains.
Le choix de ce parti, inspiré des vitraux de l’église Saint-Eustache de Paris, revient à Marguerite Huré, à qui Maurice Denis, en lui remettant ses cartons, n’avait donné aucune indication précise quant à la coupe des verres.

Au fur et à mesure des travaux de restauration, les vitraux ont été déposés, après numérotation et repérage photographique. Ils ont été restaurés en atelier chez le maître-verrier. Leur état de conservation était excellent. Peu de changements de verres ou de restitutions furent nécessaires.

Par contre, le réseau de plomb avait vieilli et devait être renouvelé. Seule la repose des vitraux souleva quelques difficultés d’étanchéité et d’ajustement des panneaux anciens dans la structure neuve en béton. Ce problème fut résolu en jouant sur l’épaisseur des plombs de bordure.