Antoine BOURDELLE
(Montauban 1861 – Le Vésinet 1929)
Antoine Bourdelle est d’abord à l’Ecole des Beaux-arts de Toulouse. Il arrive à Paris en 1884, et reçoit par l’intermédiaire de son voisin Dalou, l’héritage de RUDE et de CARPEAUX, qui le marquent profondément.
Dès 1884, il expose à la Société des Artistes Français. A partir de 1891, il se joint à la nouvelle Société Nationale des Beaux-Arts. De 1893 à 1908, il travaille comme praticien chez RODIN, auquel l’uniront une estime et une admiration réciproques, même si la volonté de synthèse et la construction par plans de Bourdelle s’opposent bientôt au modelé analytique de Rodin.
En 1905, sa première exposition personnelle (Galerie Hébrard à Paris) rassemble des œuvres marquées par l’esprit symboliste ou par le romantisme fougueux qui caractérise le Monument aux Morts 1870-1871 de Montauban. L’un et l’autre sont aussi sensibles dans la série des Beethoven (1888-1929), artiste auquel il s’identifie peu à peu, exprimant ses propres tourments à travers le destin tragique du compositeur.
Toutefois en 1905, était également exposé le Torse de Pallas aux lignes simplifiées: « Contenir, maintenir, maîtriser, voilà l’ordre des constructeurs » répétait Bourdelle à ses élèves. Au début du XX° siècle, son admiration pour la sculpture grecque archaïque et romane l’incite à chercher, comme il le dit lui-même, « le frein du style ».
Désormais, il puise ses sujets dans la mythologie : tête d’Appolon (1900-1909) ; Pénélope (1905 – 1909) ; Héraklès archer (1909) ; Centaure mourant (1914) et il réalise des œuvres fortes, remarquables par l’équilibre de leur construction. En 1912 – 1913, avec le décor du Théâtre des Champs-Elysées, lui est donnée l’occasion de réfléchir sur le rapport qu’il veut le plus étroit possible entre le support architectural et son décor, ce dernier -relief ou fresque- ne devant en aucun cas « détruire le mur », mais au contraire « l’affirmer ».
De son vivant, Bourdelle ne reçoit aucune commande de l’Etat français, quoiqu’il ait réalisé de nombreux monuments, surtout après 1914 : le Monument à Mickiewiez, (commandé en 1908 par un comite franco-polonais, élevé en 1920 seulement place de l’Alma) ; le très important Monument à Alvear, pour Buenos-Aires (1912-1923) ; la Vierge de Niederbruck (1919-1922) ; le Monument aux Morts de Montceau-les-Mines (1919-1924) ; la France (1925), pour un monument non réalisé, etc..
Parallèlement à son activité créatrice, Bourdelle consacre une partie de son temps à l’enseignement, à l’Institut Rodin, puis à la Grande Chaumière. L’ensemble de son œuvre, ses sculptures, mais aussi d’innombrables dessins et un important fonds d’archives, est conservé au musée Bourdelle, dans les anciens ateliers de l’artiste.
En 1923, Antoine Bourdelle fut sollicité par le Chanoine Nègre, Curé du Raincy, pour réaliser une Pietà en bronze qui devait orner le tympan du portail de l’église Notre-Dame. Une toile peinte fut réalisée en grandeur et figura en bonne place lors de l’inauguration de l’église en 1923. Antoine Bourdelle réalisa même une première ébauche en bronze, mais de format réduit. (Toile et ébauche sont visibles au musée Bourdelle à Paris).
Le manque de crédit retarda la commande, puis la mort d’Antoine Bourdelle mit définitivement fin au projet….. jusqu’à nos jours…. Grâce à une souscription de 350 000 Francs lancée par l’association R.E.S.T.A.U.R.E.R Notre-Dame du Raincy, la Pietà de Bourdelle a pu enfin être réalisée, 76 ans après la consécration de l’église….
C’est à partir des esquisses peintes par Bourdelle que le fondeur attitré du musée Bourdelle réalisa un bas-relief en bronze de 320 kgs. La pose du tympan d’Antoine Bourdelle à Notre Dame du Raincy a eu lieu le 19 septembre 1999, jour de l’inauguration officielle des travaux de restauration de l’église.